L'évidence du besoin humain pour se relier à notre planète n'était jamais aussi urgente et nécessaire. L'urgence de prendre conscience de ce terrible écart de notre nature, et du besoin de s'y relier par tout moyen possible.

Ici, dans cette balade phytograhique que Anaïs nous a proposé, j'ai trouvé une proposition à ce chemin. Sans artifices ni chamanismes spéculatifs, ces images et les lettres offertes sont un parcours direct et sincère d'observation, de présence, de pardon, de guérison et de renaissance.

C'est le chemin sonore que j'ai proposé à Anaïs pour traverser musicalement son exposition. Cinq scènes reliées à ce sentier d'observation et d'écoute... des plantes qui écoutent cette voix et ces paroles qui leurs sont dédiées. Et nous, observateurs de ces images qui nous dévoilent ainsi l'âme héroïne des plantes survivant à des batailles toxiques.

Cette première étape musicale sera entièrement improvisée mais guidée par ce fil conducteur, et accompagnée de quelques paysages sonores du field recordist Peter Cusack, dans son œuvre "Sounds from dangerous places".

Une deuxième partie sera reliée aux lettres, pour en faire des litanies épistolaires - musicales, pour faire vibrer et faire incarner, mélodiquement, les messages philosophiques de Michael Marder.

1 partie / improvisation

5 scènes sonores autour de l'exposition

 une évidence · un abandon
une brûlure · une immolation 
une prière · un son
un soin · un bourgeon
un pardon · une guérison 

2eme partie / composition

5 invocations sur les textes épistolaires du philosophe Michael Marder 

Eucalyptus · un feuillet pour une feuille d'eucalyptus

Ipomoea nil · Inévanescent

Arum italicum · Flammes

Scrophularia peregrina · une pèlerine dans l'ordre

Valeriana · une lettre de questions

Elisa Arciniegas : improvisation, composition, viola, voice, electronics 

  L'EXPOSITION

Les FIORE DI FUOCO (fleurs de feux) sont des empreintes phytographiques des plantes qui participent aujourd’hui à soigner les sols de Campanie (ITALIE), marqués par l’incinération et l’enfouissement de déchets illégaux et toxiques. 

Sans extraire les plantes de son milieu, ce geste photographique collecte un excès de phénol, exacerbé par la présence de métaux lourds dans les sols de Campanie.

Anaïs Tondeur les envoie successivement  au philosophe Michael Marder, qui répond par une lettre adressée à chaque plante. À réception, elle retourne auprès de la plante pour lui lire les mots du philosophe.

De feuilles à feuilles, par le mot et l’image, cette correspondance cherche à « s’harmoniser avec, se mettre en relation avec ». Ils cherchent ainsi à développer une manière de se relier aux existences singulières des plantes de la Terre des Feux, tissant ainsi de nouvelles formes de soins inter-espèces.